Traverser les somptueux mais redoutables sentiers de La Réunion sur un ultra-trail représente déjà un défi de taille pour tout athlète. Mais le faire en étant malade ? C’est le pari fou relevé par une coureuse originaire d’Orthez, qui a décidé de ne rien lâcher face à l’adversité. Retour sur l’incroyable aventure d’une athlète, symbole de la résilience et de la détermination propre aux mordus d’endurance.
L’île de La Réunion est devenue le théâtre d’ultra-trails parmi les plus exigeants au monde, à l’image de la Diagonale des Fous. L’épreuve à laquelle s’est attaquée Margaux Fumeron, l’athlète orthézienne, comptait 100 kilomètres et près de 6000 mètres de dénivelé positif. Autant dire que même en pleine possession de ses moyens, ce trail reste un monstre d’exigence physique, technique et mentale.
Quelques jours avant le départ, le verdict est tombé : Margaux est malade, prise de symptômes grippaux et de troubles digestifs. Pour tout athlète d’endurance, c’est la hantise : la maladie met en péril des mois de préparation. Fièvre, courbatures, absence d’appétit… de quoi saper le moral et remettre en question la participation.
Pourtant, l’histoire de Margaux rejoint celle de nombreux ultra-traileurs qui, touchés par un coup du sort peu avant ou pendant leur course, choisissent l’adaptation plutôt que l’abandon. C’est dans ces circonstances qu’on touche du doigt la vraie signification de la persévérance sportive.
Consciente de ses limites du jour, Margaux a choisi d’adapter son allure en permanence. Elle renonce à jouer le chrono, accepte les pauses fréquentes, et intègre dès les premiers kilomètres la gestion du moindre effort. Cette maîtrise de l’effort est un principe fondamental en ultra lorsque le corps ne tourne pas à plein régime.
En cas de fièvre ou de maux de ventre, la stratégie alimentaire devient essentielle. Margaux privilégie des aliments « confort » : compotes, bananes, soupes. Elle veille à fractionner l’apport alimentaire, s’hydrate en continu (eau, bouillons, boissons isotoniques) pour compenser les pertes dues à la maladie et à la sueur réunionnaise.
Ce choix d’écouter ses sensations et d’adapter son alimentation est validé par les experts de l’endurance, qui recommandent de ne jamais forcer sur un estomac récalcitrant, pour minimiser les risques de « cassure » pendant l’épreuve.
Quand le corps n’est plus capable, c’est souvent le mental qui prend le relais. Margaux, comme beaucoup d’ultra-traileurs, a puisé dans la force intérieure développée à l’entraînement : capacité à accepter la douleur, dissocier l’inconfort de la réelle blessure, et surtout, garder en tête l’objectif ultime – franchir la ligne, coûte que coûte 💪.
La gestion mentale de ce type d’épreuve passe par :
Pour aller plus loin sur la psychologie des coureurs d’ultra, découvrez notre article Dans la tête des coureurs d’ultra-trail : pourquoi ces athlètes se lancent dans l’extrême.
L’exploit de Margaux Fumeron rappelle que l’ultra-trail – comme toute épreuve d’endurance – est un formidable révélateur de ressources personnelles. Entre adaptation, humilité, et recherche de sens, finir une telle course malade est moins une question de « super-pouvoirs » qu’un savant dosage entre connaissance de soi, gestion d’effort et mental d’acier. Un message inspirant pour tous les passionnés de trail, triathlon, cyclisme ou natation longue distance.
Participer en étant malade comporte des risques importants (aggravation de l’état de santé, blessures, épuisement). Il est recommandé de consulter un médecin et d’évaluer la gravité des symptômes. Adapter l'effort ou différer la participation restent souvent les meilleures options.
Privilégier des aliments faciles à digérer (compotes, riz, bouillon), fractionner les prises alimentaires, veiller à une hydratation régulière et, si possible, ajouter des minéraux (sodium, potassium) pour éviter la déshydratation ou les crampes.
Oui, dans certaines limites. Le mental aide à rester motivé, à gérer l’inconfort, et à se recentrer sur l’essentiel (avancer pas à pas). Cependant, il ne doit jamais pousser à ignorer des signes médicaux graves.
Intégrer des semaines allégées pour récupérer, prévoir un ou deux événements « joker » dans la saison, et diversifier ses objectifs afin de ne pas tout miser sur une unique course.
Oui : ralentir l’allure, prolonger les pauses, s’appuyer sur des aliments tolérés, et savoir s’arrêter si l’état empire. Dialoguer régulièrement avec l’équipe médicale des ravitaillements reste une aide précieuse.
Les principes d’écoute de soi, d’adaptation et de gestion mentale s’appliquent aussi au triathlon, au cyclisme, à la natation ou à l’ultra-distance en général. L’objectif : préserver l’intégrité de l’athlète, malgré les aléas.