Crédit Image: AI generated
Si tu cours des ultras depuis un certain temps, tu as probablement déjà entendu des histoires… ou même vécu certains épisodes dignes d’un film de James Cameron. Entre les rochers qui se transforment en animaux, les arbres qui discutent entre eux ou encore ce petit lutin qui t’encourage gentiment avant de disparaître (sans dire au revoir, le goujat 🙄)… les hallucinations en ultra-trail sont un sujet à la fois fascinant, inquiétant et parfois franchement drôle.
Mais pas d’inquiétude : tu n’es pas en train de « devenir fou ». Les hallucinations en ultra-endurance sont un phénomène
bien documenté scientifiquement, lié à la fatigue extrême, au manque de sommeil, au stress physiologique et cognitif prolongé. Cet article est une plongée complète dans ce phénomène surprenant, pour comprendre ce qui se passe dans ton cerveau quand ton corps enchaîne 20, 30, 40… 50 heures d’effort.
Au programme : ✔ Définition claire des hallucinations ✔ Données scientifiques ✔ Typologie des hallucinations observées en ultra ✔ Explications physiologiques et neurologiques ✔ Facteurs aggravants ✔ Prévention ✔ Conseils pratiques sur le terrain ✔ Quelques anecdotes savoureuses ✔ Une FAQ optimisée SEO
Une hallucination est une perception sans objet réel. Ton cerveau croit détecter quelque chose… qui n’existe pas. Et contrairement à une simple illusion, l’hallucination est vécue comme parfaitement réelle.
En ultra-trail, les hallucinations surviennent majoritairement lorsque le cerveau est soumis à :
Les hallucinations ne sont donc pas un signe de trouble psychiatrique : ce sont des réponses physiologiques normales dans un contexte extrême, documentées dans la recherche durant des décennies.
Les hallucinations liées au manque de sommeil et à l’effort prolongé sont étudiées depuis longtemps. Parmi les travaux les plus influents :
Ces sources confirment que le cerveau humain, lorsqu'il est poussé hors de sa zone de fonctionnement normal, adopte des stratégies d’économie d’énergie… parfois un peu trop créatives.
Ce sont celles dont tu entends le plus parler :
Ces hallucinations sont souvent « floues mais convaincantes ». Le cerveau, fatigué, interprète trop vite les signaux visuels.
Elles représentent environ 20 à 25% des hallucinations rapportées selon les études. Exemples fréquents :
Là encore, le cerveau « complète » des informations incomplètes.
Ce type est rare mais documenté : sensation d’être touché, frôlé, ou impression d’insectes. Rien de dangereux… juste ton système nerveux en mode économie d’énergie.
Ici, tu ne vois rien d’irréel… mais tu interprètes mal la réalité. Exemples :
| Type d’hallucination | Fréquence estimée | Niveau de danger | Impact sur la performance |
|---|---|---|---|
| Visuelles | ≈ 70% | Faible à modéré | Modéré (erreurs de perception) |
| Auditives | ≈ 20-25% | Faible | Faible à modéré |
| Tactiles | ≈ 5% | Très faible | Faible |
| Cognitives | ≈ 45% | Modéré | Élevé (navigation, motivation) |
Les études montrent que passer plus de 20 heures éveillé entraîne une baisse significative de la vigilance et de la précision perceptive. Au-delà de 30 à 40 heures… le cerveau entre dans une zone « borderline » où il commence à simuler des informations pour combler les trous.
Lorsque tu cours en ultra, tu imposes au cerveau : ✔ Veille prolongée ✔ Effort musculaire ✔ Gestion du stress ✔ Vigilance continue ✔ Navigation ✔ Gestion de la douleur
Le tout avec… très peu de sommeil. Résultat : hallucinations.
Si tu manques de glucose, ton cerveau change de carburant (corps cétoniques). Il reste fonctionnel… mais moins efficace pour traiter l'information. Certains chercheurs (Broughton, 1968) ont identifié un lien direct entre baisse glycémique et distorsions perceptives.
Ton système nerveux reçoit en continu des informations : terrain, pierres, racines, météo, signaux internes, carte, frontale… À un moment donné, il n’en peut plus et passe en mode automatique : 👉 interprétations rapides 👉 raccourcis cognitifs 👉 erreurs
Passer 5, 10 ou 15 heures seul dans la nuit amplifie la sensibilité aux illusions. Le cerveau déteste le vide sensoriel → il remplit les trous.
Les hallucinations en soi ne sont pas dangereuses. Mais leurs conséquences peuvent l’être :
Dans 90% des cas, l’impact est faible. Mais rester vigilant, c’est essentiel.
C’est LE facteur clé. Arriver à un ultra en manque de sommeil, c’est comme partir faire un 100 km sans avoir mangé pendant 48h.
Les recherches montrent que 6 à 15 minutes de sommeil peuvent réduire de 60% le risque d’hallucination dans les 6 heures suivantes. Yes, tu lis bien : une sieste de 10 minutes vaut parfois 10 km/h en lucidité.
Changer de frontale ou de luminosité permet de rafraîchir la perception et repousser la fatigue oculaire.
Ton cerveau adore le glucose. Une confusion mentale est parfois simplement… une hypoglycémie légère.
Discuter aide énormément à maintenir l’attention. Courir 30 km seul dans la nuit : invitation ouverte aux fantômes imaginaires !
Après 5 à 10 minutes, la plupart des hallucinations disparaissent complètement.
Les ultra-traileurs rapportent souvent :
Toutes ces perceptions sont liées à des patterns visuels interprétés trop rapidement par le cerveau fatigué.
Les hallucinations en ultra-trail ne sont ni un tabou, ni un signe de faiblesse, ni un problème psychiatrique : ce sont des réponses physiologiques normales à une situation anormale pour le corps humain. L’ultra, par définition, pousse les limites du sommeil, de la cognition, du système nerveux et de l’énergie disponible.
En comprenant mieux ces mécanismes, tu peux :
Et si un jour, en pleine nuit, un tronc d’arbre te salue politement… Souviens-toi : tu n’es pas en danger. Tu es juste un ultra-traileur qui fait un ultra… et tout va bien 😉.
Oui. Elles touchent environ 40 à 60% des ultra-traileurs sur les courses de plus de 100 km. Elles sont liées au manque de sommeil, à la fatigue extrême et à l’effort prolongé.
Elles sont rarement dangereuses elles-mêmes, mais leurs conséquences peuvent l’être (chute, mauvaise interprétation de terrain, erreur de navigation). La vigilance reste essentielle.
Pas totalement sur les courses très longues, mais une bonne gestion du sommeil, de la nutrition et du rythme peut considérablement réduire leur fréquence.
Oui, plusieurs études montrent que 5 à 15 minutes de sommeil peuvent restaurer la vigilance pour plusieurs heures.
Pas forcément. Si elles sont légères, cohérentes et passagères, tu peux souvent continuer. Mais si elles deviennent handicapantes ou dangereuses, il est plus sage de s’arrêter.
Elles représentent environ 20 à 25% des hallucinations rapportées. Elles sont souvent liées à une fatigue cognitive avancée.