En triathlon, la manière dont on répartit les intensités à l'entraînement influence directement les performances, la récupération et la longévité sportive. Deux modèles dominent aujourd’hui les débats :
🧊 L'entraînement polarisé, popularisé par les recherches du physiologiste Stephen Seiler, repose sur un contraste fort entre les intensités basses et très élevées.
🔺 L'entraînement pyramidal propose une répartition plus progressive, avec la majorité du volume en endurance, mais aussi une part significative à intensité modérée.
Ces deux approches peuvent sembler proches, mais leurs effets sont bien différents, surtout en triathlon, discipline d'endurance par excellence, combinant natation, vélo et course à pied.
Modèle d'entraînement | Endurance fondamentale (Z1-Z2) | Intensité modérée (Z3) | Haute intensité (Z4-Z5) |
---|---|---|---|
Entraînement polarisé | 75-80 % | 5-10 % | 15-20 % |
Entraînement pyramidal | 70 % | 20 % | 10 % |
👉 Ces répartitions sont généralement exprimées en temps passé dans chaque zone, pas en nombre de séances.
L’entraînement polarisé repose sur une division claire :
Beaucoup de volume en zone 1/2 (endurance fondamentale, faible intensité)
Un peu de très haute intensité (seuil anaérobie, VMA, PMA en Z4/Z5)
Quasiment aucune séance à intensité modérée (zone 3)
🎓 Référence : Seiler & Kjerland (2006), “Quantifying training intensity distribution in elite endurance athletes: is there evidence for an ‘optimal’ distribution?”
Maximiser l’adaptation aérobie sans accumulation excessive de fatigue
Stimuler les mitochondries et l’utilisation des graisses
Éviter les zones “grises” fatigantes mais peu efficaces
Les skieurs de fond, cyclistes et triathlètes d’élite adoptent ce modèle à 80/20 (Seiler, 2010).
Une étude de Stöggl & Sperlich (2014) a montré une meilleure amélioration VO2max et performance avec le polarisé vs. pyramidal chez des sportifs entraînés.
Ici, la progression des intensités forme une pyramide :
Majorité du volume en endurance basse
Une part non négligeable en zone modérée
Peu de travail à très haute intensité
Développer toutes les filières énergétiques
Travailler la résistance à l’effort prolongé
Répartir la fatigue de manière plus homogène
L’étude de Neal et al. (2013) sur des triathlètes montre que le modèle pyramidal est tout aussi viable à condition d'être bien structuré.
Plus simple à intégrer dans les cycles hebdomadaires pour les sportifs amateurs.
Critère | Polarisé 🧊 | Pyramidal 🔺 |
---|---|---|
📈 Gain en performance | Élevé chez les confirmés | Progressif mais constant |
🕒 Facilité de mise en œuvre | Demande plus de rigueur | Plus naturel à structurer |
💥 Prévention de la fatigue | Très bon (moins de zone 3) | Moyen (plus de fatigue cumulative) |
⛔ Risque de surentraînement | Faible si bien contrôlé | Modéré |
👶 Idéal pour débutants ? | Oui, à condition d'individualiser | Oui, plus facile à suivre |
🧠 Complexité de la planification | Moyenne à élevée | Faible à moyenne |
Le modèle pyramidal est souvent plus facile à suivre.
Il permet de progresser sans bouleverser son emploi du temps.
La montée progressive en intensité est plus intuitive.
Le modèle polarisé est particulièrement efficace en préparation spécifique.
À privilégier en phase de développement aérobie ou de recherche de pic de forme.
Idéal en complément d’un suivi de la variabilité de la fréquence cardiaque (HRV) pour éviter les erreurs de charge.
👉 Les deux modèles ne sont pas exclusifs !
Certains athlètes alternent :
Bloc polarisé en base (12 à 16 semaines)
Bloc pyramidal en pré-compétition (6 à 10 semaines)
📅 Un suivi structuré (zones de FC, RPE, capteurs de puissance) et l’écoute du corps restent essentiels, quel que soit le modèle adopté.
Le triathlon est une école de patience et d’intelligence d’entraînement. Que vous choisissiez un modèle polarisé ou pyramidal, l’essentiel est la cohérence, semaine après semaine. Écoutez vos sensations, analysez vos données, et surtout, n’oubliez jamais : ce qui compte, c’est la régularité, pas la perfection.
Le modèle polarisé offre souvent des gains plus rapides pour les triathlètes confirmés. Toutefois, il demande une bonne gestion de la récupération et une certaine expérience.
Oui. Le pyramidal est plus simple à structurer et s’intègre mieux dans les semaines chargées. Il offre aussi une bonne progression pour les débutants.
Absolument. Beaucoup de triathlètes alternent en fonction des périodes de la saison ou de leurs contraintes de vie.
Utilisez des outils comme la fréquence cardiaque, la puissance en vélo ou la RPE (échelle d’effort perçu) pour bien rester dans les zones prévues.
Oui. Certains coachs et plateformes comme montriathlon.fr proposent des plans polarisés structurés pour le Sprint, M, L ou Ironman.