Les abandons sur l'UTMB : un phénomène inhérent à la nature de la course

Par Laurent
Publié le 02/09/2025 à 20h59   Temps de lecture : 2 minutes
Les abandons sur l'UTMB : un phénomène inhérent à la nature de la course Crédit Image AI generated

L'Ultra-Trail du Mont-Blanc (UTMB) n'est pas une simple course, c'est une véritable épopée. 171 kilomètres et plus de 10 000 mètres de dénivelé positif, le tout à travers trois pays (France, Italie, Suisse), de jour comme de nuit, sur des sentiers de montagne techniques et exigeants. Une telle aventure attire chaque année l'élite mondiale du trail running, mais aussi des milliers de coureurs amateurs animés par la soif de se dépasser. Pourtant, pour beaucoup, l'aventure se termine avant la ligne d'arrivée. L'abandon est une réalité incontournable de l'UTMB, une part intégrale de son ADN, et l'édition 2025 n'a pas fait exception.

Le taux d'abandon, bien que fluctuant d'une année sur l'autre, reste une statistique marquante. L'édition 2024 avait vu un taux d'environ 30%, une donnée qui met en lumière la difficulté et la sélectivité de l'épreuve. Des abandons qui touchent tous les niveaux de coureurs, y compris les favoris. On se souvient des défaillances de Kilian Jornet et Jim Walmsley, deux légendes de la discipline, lors d'éditions précédentes. L'UTMB, par sa nature, ne pardonne aucune faiblesse, aucun moment de défaillance.

L'édition 2025 de l'UTMB a été particulièrement difficile, marquée par des conditions météorologiques extrêmes et très changeantes, a enregtrée 33% d'abandons. Sur 2492 participants, 829 ont abandoné la course.  La semaine de course a débuté sous un soleil radieux, laissant présager une course rapide. Mais les conditions se sont rapidement dégradées. La nuit de mercredi à jeudi a été marquée par des averses diluviennes et des orages qui ont rendu les sentiers boueux et glissants. Les températures ont ensuite brutalement chuté, atteignant des valeurs très basses en altitude, notamment aux abords du Grand Col Ferret, où les coureurs ont dû affronter un vent glacial et des températures proches de zéro. Ces conditions ont mis les organismes à rude épreuve, augmentant le risque d'hypothermie et de blessures.

Le taux d'bandons de cette année reste dans la norme pour cet événement. Mais essayons de comprendre les facteurs qui le declanchent. 

Les multiples visages de l'abandon

Les raisons qui poussent un coureur à jeter l'éponge sont aussi nombreuses que variées. L'UTMB n'est pas seulement un défi physique, c'est aussi une bataille mentale. La préparation et le matériel sont essentiels, mais ne garantissent en rien le succès.

Les raisons les plus courantes d'un abandon sur un trail :

  • Problèmes gastriques et digestifs : Nausées, vomissements, diarrhées... Des maux qui, même s'ils semblent bénins, peuvent très rapidement entraîner une déshydratation et une incapacité à s'alimenter, rendant la poursuite de la course impossible.
  • Blessures et douleurs articulaires : Entorses, tendinites, douleurs aux genoux ou aux hanches, le corps est mis à rude épreuve sur des centaines de kilomètres. Une douleur qui se manifeste peut vite devenir insupportable et forcer l'arrêt.
  • Hypoglycémie ou déshydratation : Un mauvais ravitaillement ou une mauvaise gestion de l'hydratation peut rapidement vider les réserves d'énergie et de minéraux, entraînant une fatigue extrême et des vertiges.
  • Fatigue extrême et manque de sommeil : Après plus de 24 heures de course, la fatigue s'accumule. La lucidité diminue, le corps ne répond plus, et les hallucinations peuvent même apparaître.
  • Problèmes de matériel : Des chaussures inadaptées, une veste qui ne protège pas du froid, une frontale en panne... Un petit détail peut faire la différence et mettre un terme à la course.
  • Échec mental (fracture du mental): L'UTMB est un combat contre soi-même. Le manque de motivation, la peur de l'échec ou la simple perte de l'envie peuvent être la cause d'un abandon, et il est souvent le plus difficile à accepter.

L'abandon, loin d'être un signe de faiblesse, est souvent un acte de sagesse, une décision courageuse pour préserver sa santé. Comme le dit si bien le dicton, "Ce n'est pas l'abandon qui est un échec, c'est de ne pas avoir essayé." L'UTMB continuera de faire rêver et de défier les coureurs, et les abandons continueront d'être un aspect inhérent à la course, rappelant que la montagne, aussi belle soit-elle, reste le juge suprême.