🏃♂️ Le marathon (42,195 km) est une aventure autant physique que mentale. Bien préparé, il devient une expérience incroyable ; mal préparé, il peut se transformer en calvaire. Ce guide pratique vous accompagne pas à pas pour construire un plan d'entraînement marathon adapté à VOS capacités, avec des repères chiffrés, des séances clés, une gestion de la nutrition et de la récupération, et un plan type pour plusieurs niveaux.
Télécharger un plan générique est facile. En revanche, un plan non personnalisé ignore votre historique, votre charge de travail disponible, vos antécédents de blessures et votre capacité d'adaptation. Une préparation réussie = plan individualisé + progressivité + récupération. Le but : arriver frais au départ, capable d'exploiter votre potentiel le jour J.
Les durées courantes : 12, 16 ou 20 semaines. Le choix dépend de votre base d'endurance :
Avant de débuter une préparation spécifique, il est préférable d'avoir un volume hebdomadaire régulier : au moins 30–40 km/semaine sur plusieurs mois pour les débutants, 50–80 km pour les intermédiaires selon l'objectif.
Quelques principes pour guider les choix d'entraînement :
Seiler (analyse des distributions d'intensité) montre l'intérêt d'une large proportion d'efforts à faible intensité (≈80 %) et une petite part d'efforts intenses (≈20 %) pour une performance optimale sur longues distances.
Exemple de découpage sur 16 semaines :
Semaine | Volume hebdo (km) | Sortie longue | Objectif |
---|---|---|---|
1 | 40 | 1h30 (12–14 km) | poser la base |
6 | 55 | 1h50 (16–18 km) | augmenter doucement |
10 | 65 | 2h10 (20–22 km) | travail endurance & seuil |
13 | 70 | 2h30 (25–28 km) avec segments MP | simuler marathon pace |
15 (taper) | 40 | 1h20 | réduction volume |
16 (semaine course) | 25 | 30–45 min | préserver fraîcheur |
70–80 % du volume : allure confortable, conversation possible. Effet : économie de course, récupération active et adaptation cardiovasculaire.
But : habituer le corps à la durée et entraîner la filière énergétique. Progression recommandée : +10 % toutes les 1–2 semaines maximum. Intégrer des blocs à allure marathon (MP) en fin de sortie pour simuler la fatigue.
Séances 20–40 min au seuil (allure soutenue, conversation difficile). Elles déplacent la vitesse de l'effort soutenu.
Intervalles courts (30/30, 400–1000 m) pour développer la VMA et l'endurance de vitesse. Utiles en début et milieu de préparation.
Objectif : apprendre à sentir et maintenir l'allure cible. Exemple : 3x20' MP avec 5' de récupération ou 40' MP en sortie longue.
2 séances de renforcement par semaine (30–40 min) : gainage, renforcement fessiers, chaînons postérieurs, proprioception. Séries typiques : 3x8–12 répétitions pour mouvements comme squats unilatéraux, hip thrust, fentes, planche.
Conseil : intégration progressive après les sorties faciles, et surtout pas systématiquement avant une séance intense.
Vélo elliptique, natation ou vélo permettent d'augmenter le volume total sans choc. Idéal en surcharge d'entraînement ou en récupération active.
Règles clefs :
En course : viser 60 g/h de glucides minimum, jusqu'à 90 g/h en combinant glucose + fructose (meilleure absorption), selon tolérance (référence : Jeukendrup, sports nutrition research).
Sommeil (7–9 h), protéines après l'effort (20–30 g en 30–60 min), hydratation, auto-massage et compression si nécessaire. Respecter jours de repos pour consolider les gains.
Objectif : réduire le volume tout en conservant l'intensité pour arriver frais sur la ligne. Stratégies : diminution progressive 2–3 semaines avant la course ; réduction du volume totale de 40–60 % ; conserver 1 à 2 séances courtes et vives pour garder la tonicité.
Jour | Séance |
---|---|
Lundi | Repos ou sortie très facile 30–40 min |
Mardi | Séance VMA courte (ex. 10x400 m) + renfo léger |
Mercredi | Endurance fondamentale 50–70 min |
Jeudi | Seuil / tempo 20–40 min |
Vendredi | Repos actif : vélo natation ou 30 min facile |
Samedi | Sortie longue progressive (1h30–2h30) avec blocs MP |
Dimanche | Footing récup 30–50 min ou cross-training |
Commencer prudemment (5–10 % plus lent que l'objectif), respecter ravitaillement et hydratation, viser un split équilibré (negative split si possible). Adapter l'allure au profil climatique et au dénivelé.
Pour la prévention des blessures et des conseils complémentaires sur la récupération, vous pouvez consulter notre article dédié : 8 conseils pour éviter les blessures (id = 183).
Construire un plan d'entraînement marathon efficace demande du réalisme, de la progressivité et de la patience. Les clefs : base solide, séances spécifiques, renforcement, alimentation adaptée et affûtage maîtrisé. Suivez un plan personnalisé et écoutez votre corps : c'est la meilleure garantie d'un marathon réussi et d'une expérience durable.
Idéalement 16 semaines pour un coureur intermédiaire. Les débutants peuvent préférer 20 semaines pour construire progressivement la base.
4 séances par semaine est un bon compromis pour la majorité : 2 séances faciles, 1 séance qualitative (VMA/seuil), 1 sortie longue.
Oui, 1 à 2 séances hebdomadaires de renforcement (30–40 min) réduisent le risque de blessure et améliorent l'économie de course.
Visez 60 g/h de glucides comme base ; jusqu'à 90 g/h en combinant glucose + fructose si tolérance testée à l'entraînement.
Progression lente (max +10 % par semaine), intégrer progressivement des segments au rythme marathon et tester l'alimentation.
2 à 3 semaines selon le volume habituel : 3 semaines pour les gros volumes, 2 semaines pour volumes plus modestes. Réduire le volume 40–60 %.