La physiologie, c’est l’étude du fonctionnement du corps humain. Dans le contexte du triathlon, elle permet de comprendre comment le corps produit de l’énergie, s’adapte à l’entraînement, récupère et performe. Maîtriser les bases physiologiques, c’est mieux structurer ses séances, progresser efficacement et éviter le surmenage.
👉 En triathlon, trois disciplines sollicitent des systèmes énergétiques différents, des groupes musculaires variés, et des capacités d’endurance et de récupération spécifiques.
Le corps utilise trois grandes filières énergétiques pour produire l’énergie (ATP) nécessaire à l’effort :
Durée : < 10 secondes
Utilisation : départs, sprints, relances
Carburant : phosphocréatine (PCr)
Pas de production de lactate
Durée : 30 secondes à 2 minutes
Utilisation : efforts très intenses (ex : montée, sprint final)
Carburant : glucose (glycolyse rapide)
Produit du lactate → fatigue musculaire rapide
Durée : > 2 minutes à plusieurs heures
Utilisation : cœur du triathlon (endurance)
Carburant : lipides + glucides
Énergie produite lentement mais durablement
🎯 Objectif du triathlète : maximiser l’efficacité de la filière aérobie tout en conservant un bon rendement sur les filières anaérobies pour les moments clés.
Définition : capacité maximale du corps à utiliser l’oxygène
Unité : mL/min/kg
Repères :
Débutant : 35–45
Confirmé : 50–65
Elite : >70 (ex : Jan Frodeno = ~80)
📖 Référence : Bassett & Howley (2000), Limiting factors for maximum oxygen uptake and determinants of endurance performance.
Point où le lactate s’accumule plus vite qu’il n’est éliminé
Environ 80–90% de la FCmax chez un triathlète entraîné
Entraînable → amélioration de l’endurance et de la performance
FCmax ≈ 220 - âge
FC de réserve : FCmax - FC repos
Zones d’entraînement utiles :
Z2 : 60–70% (endurance fondamentale)
Z3–Z4 : 75–90% (seuil, tempo)
Z5 : 90–100% (puissance, PMA, VMA)
Hypertrophie cardiaque (cœur plus fort)
Diminution FC au repos
Meilleure irrigation musculaire
Augmentation des mitochondries (usines à énergie)
Utilisation plus efficace des lipides à l’effort
Meilleure tolérance au lactate
Coordination intermusculaire (surtout en natation)
Réduction du temps de réaction et fatigue centrale
Indicateur | Débutant | Confirmé | Élites |
---|---|---|---|
VO2max (mL/min/kg) | 35–45 | 50–65 | >70 |
FC repos | 60–75 bpm | 45–60 bpm | <45 bpm |
Seuil lactique | ~75% FCmax | 85–90% FCmax | >90% |
Capacité aérobie (natation) | 300–600m en Z2 sans pause | 1000–2000m | >3000m |
Taux de lactate à l’effort (mmol/L) | <2 Z2, >4 Z4 | <1.5 Z2, >6 Z5 | <1 Z2, >8 Z5 |
Brooks, G.A., Fahey, T.D., Baldwin, K.M. (2005). Exercise Physiology: Human Bioenergetics and Its Applications.
Bassett, D.R., Howley, E.T. (2000). Limiting factors for maximum oxygen uptake and determinants of endurance performance, Medicine & Science in Sports & Exercise.
Billat, V. (1996). Use of blood lactate measurements for prediction of exercise performance and control of training.
Connaître sa physiologie, ce n’est pas réservé aux chercheurs : c’est comprendre son moteur pour mieux le piloter. Chaque triathlète, quel que soit son niveau, peut progresser durablement en écoutant les messages de son corps. Respiration, fréquence cardiaque, fatigue… sont autant d’indicateurs à apprivoiser. Entraînez-vous intelligemment, adaptez vos charges, reposez-vous, et laissez la science vous guider vers vos meilleures performances.
Elle permet de comprendre comment le corps produit de l’énergie, récupère, et s’adapte à l’entraînement. Cela permet de mieux structurer ses séances et d’éviter les erreurs comme le surentraînement ou une mauvaise récupération.
Elle se situe généralement entre 40 et 55 mL/min/kg. Ce chiffre peut progresser avec un entraînement structuré centré sur le développement de l’endurance aérobie.
C’est le point où le corps commence à accumuler du lactate plus rapidement qu’il ne peut l’éliminer. Il est souvent utilisé comme indicateur de l’intensité maximale soutenable sur 40 à 60 minutes.
Par des séances en endurance fondamentale (zone 2), des entraînements au seuil (Z3–Z4) et une régularité sur le long terme. Une bonne nutrition et une récupération optimale sont également essentielles.
Oui, si vous cherchez à optimiser votre entraînement. Les tests permettent de connaître précisément vos zones de travail, votre VO2max, vos seuils, et d'adapter votre plan d’entraînement avec précision.