En triathlon comme dans d'autres sports d’endurance, bien connaître ses zones d’intensité est essentiel pour optimiser ses entraînements. Le test de seuil est l’un des outils les plus efficaces pour individualiser les charges de travail, améliorer l’endurance et structurer un plan d'entraînement. Dans cet article, découvrez tout ce qu’il faut savoir sur le test de seuil : définition, utilité, protocoles et interprétation.
Le seuil représente un niveau d’intensité à partir duquel l’accumulation de lactate (acide lactique) dans le sang devient significative. Il existe deux seuils principaux :
Seuil aérobie (ou seuil 1) : intensité à partir de laquelle le lactate commence à s’élever. L’effort reste "facile" et principalement oxydatif.
Seuil anaérobie (ou seuil 2, souvent appelé seuil lactique) : intensité à partir de laquelle l’organisme produit plus de lactate qu’il ne peut en éliminer. C’est une zone de forte sollicitation.
Ces seuils servent de références pour définir les zones d'entraînement (Z1 à Z5 ou Z6), utilisées en course à pied, en cyclisme ou en natation.
Le test de seuil est un outil stratégique pour tout sportif souhaitant progresser :
Plutôt que d'utiliser des pourcentages fixes de la fréquence cardiaque maximale ou de la VMA, le test permet d’ajuster précisément les intensités à votre physiologie.
En travaillant autour de vos seuils, vous développez vos capacités aérobies et votre tolérance à l’acide lactique, essentielles en triathlon.
Un test de seuil régulier (tous les 2 à 3 mois) permet d’évaluer l’impact de l’entraînement et d’adapter les charges.
Des zones mal calibrées peuvent entraîner une fatigue chronique. Le test permet d'éviter de s’entraîner trop souvent dans des zones "grises".
Il existe plusieurs façons de mesurer ses seuils physiologiques. Voici les plus utilisées chez les triathlètes :
Réalisé sur tapis ou home trainer avec prélèvements sanguins et/ou analyse des gaz.
Mesure très précise des seuils ventilatoires et lactiques.
Requiert du matériel spécialisé et un encadrement médical.
🟢 Idéal pour les athlètes de haut niveau ou en suivi régulier avec un préparateur physique.
Effort maximal de 20 minutes sur home trainer ou route.
La FTP est estimée comme 95 % de la puissance moyenne sur 20 minutes.
Courir 30 minutes à allure stable et maximale.
Le rythme moyen des 20 dernières minutes est utilisé pour estimer le seuil.
On mesure la FC moyenne sur une portion d’effort soutenu (20 à 30 min) pour définir les zones à partir de la fréquence au seuil.
🟢 Accessible à tous, ces tests permettent d'établir des zones réalistes sans matériel complexe.
Zone | Nom | % de la FC au seuil | Objectif principal |
---|---|---|---|
Z1 | Endurance fondamentale | < 85 % | Récupération, endurance de base |
Z2 | Endurance active | 85–95 % | Sorties longues, endurance |
Z3 | Seuil | 95–102 % | Travail au seuil, tempo |
Z4 | Submaximal | 102–110 % | Puissance, lactate |
Z5 | Anaérobie | > 110 % | Vitesse, sprints |
À noter : ces plages varient selon la méthode utilisée (FC, puissance, vitesse) et doivent être ajustées individuellement.
🗓️ Fréquence : toutes les 8 à 12 semaines pour ajuster vos zones.
📈 Période idéale : en début de cycle d'entraînement ou en sortie de coupure.
⚠️ Préparation : être bien reposé, sans surcharge d'entraînement les jours précédents.
Les seuils varient selon le sport (natation, vélo, course). Il est donc important de tester chaque discipline séparément pour calibrer :
Les allures en natation (ex. CSS – Critical Swim Speed)
La FTP à vélo
La FC seuil ou allure tempo en course à pied
Réaliser un test de seuil est une étape clé pour tout triathlète souhaitant progresser intelligemment. En identifiant précisément vos zones d’effort, vous pourrez structurer vos séances, suivre vos progrès, éviter les erreurs d’intensité, et maximiser votre potentiel tout en réduisant les risques de blessure. Intégrez cette approche à votre plan d'entraînement pour des gains mesurables à chaque saison.