L’acide lactique, ennemi juré de l’effort intense, suscite autant de crainte que de fascination. Sourd à sa mauvaise réputation, ce guide complet lève le voile sur ce composé clé du métabolisme. Vous comprendrez pourquoi il est à la fois source de fatigue et allié puissant pour vos progrès. Entre explications physiologiques accessibles, chiffres concrets et conseils tactiques, embarquez dans un voyage au cœur de votre performance en triathlon.
Nom chimique : acide 2‑hydroxypropanoïque (ou lactate à l’état ionisé)
Formé via la glycolyse anaérobie lactique : lorsque la demande en énergie dépasse l’apport en oxygène, le pyruvate converti en lactate régénère le NAD⁺, permettant la poursuite de la production d’ATP
Énergie rapide : le lactate est converti en pyruvate puis entre dans les mitochondries pour produire de l’ATP
Molécule signal : favorise l’activation de voies métaboliques (biogenèse mitochondriale, adaptation musculaire)
Échange entre fibres : le lactate est produit par les fibres rapides (MCT‑4) et consommé par les lentes (MCT‑1), augmentant avec l’entraînement endurance
LT1 (~2 mmol/L) : début de l’accumulation, intensité confortable (ensoleillée, semi-autonome)
LT2 / OBLA (~4 mmol/L, ≈85 % FCM, 75 % VO₂max) : point où l’excès de lactate cause la fatigue à moyen terme
D’épuisement : accumulation exponentielle, sensation de « brûlure » puis arrêt nécessaire
Repos : sang ~1 mmol/L. À l’effort, lactatémie passe à 8 mmol/L sur un 10 km
LT1 durable 3‑4 h (course vélo couché), LT2 maxi 30‑45 min (10 km, sprint)
En labo, mesure par prise de sang toutes les 4 min durant un test progressif
✅ Mythe : l’acide lactique provoque les courbatures ? Non : celles-ci apparaissent 24‑48 h après, le lactate est éliminé en <1 h
✅ Fait : il contribue à la fatigue par élévation des ions H⁺, mais aussi aide à la régénération énergétique (cycle de Cori)
Zone 2 / LT1 : base d’endurance, augmente mitochondries, MCT‑1, capacité à éliminer le lactate
Intervalle LT2 : séances à 95‑100 % FCM, intervalles 2‑3 min, 6‑10 repetitions, 1 s/semaine
Float intervals : alternance de 10 km/h et semi‑marathon pour habituer le corps au lactate
Récup active : yoga, marche, vélo doux facilitent la clearance post-effort
Découvrir son LT2 : test lab ou terrain de 30 min + prise de FC ou RPE (~13‑15)
Suivre l’évolution : test tous les 3‑4 mois pour adapter les zones d’entraînement
Programmer données : structurer les séances autour des zones, équilibrer volume et intensité
Hill et Brooks : lactate comme carburant, rôle dans signalisation & adaptations
McPartland et Hood : zones diverses augmentent clairance et transporteurs lactates
Meyerhof & James : relecture des mythes sur les courbatures & accumulation
L’acide lactique n’est ni un ennemi ni un déchet : c’est un allié de performance, carburant utile, signal physiologique et moteur d’adaptations. Comprendre les seuils LT1/LT2, mesurer son profil lactique, et structurer ses entraînements avec volume en endurance et intensité ciblée, permet d’améliorer endurance et vitesse. Avec récupération active et suivi régulier, chaque triathlète peut faire du lactate un atout pour franchir de nouveaux paliers.
Non, les courbatures arrivent 24‑48 h après l’effort, alors que le lactate est éliminé en moins d’une heure
C’est le moment où le lactate augmente plus vite qu’il n’est éliminé (~4 mmol/L, soit ~85 % FCM), limitant l’effort à 30‑45 min
Test terrain : effort continu de 30 min à haute intensité, moyenne FC ou RPE 13‑15 = votre seuil approximatif
Pour améliorer tolérance, clairance du lactate et endurance, repousser la fatigue, et progresser sur des distances clés (10 km, sprint, moitié‑Ironman).
1 séance LT2 (intervalle/semi-fixe) par semaine, plus volume en zone 2. Récup active après l’effort pour accélérer la récupération